Mauvaises notes

Mort à Venise

Quoi de mieux, pour se mettre dans le bain avant des vacances à Venise, qu’un peu de littérature ? Comme je suis un touriste cultivé et responsable, j’ai acheté La mort à Venise de Thomas Mann, publié au Livre de Poche.

La lecture à petite dose c’est bien, mais il ne faut pas en abuser, cela peut nuire gravement à la santé. Contre ce mal insidieux, il y a les notes de bas de page. On nous fait croire qu’elles servent à éclairer le lecteur, mais en réalité, elles n’ont qu’un but : le dégoûter. Elles sont des patchs anti-culture d’une efficacité quasi clinique.

Les notes de bas de page proposées par le Livre de Poche dans cette édition de La mort à Venise ont manifestement été élaborées dans un laboratoire secret extrêmement compétent. Elles sont en plus renforcées par une introduction en béton armé, avec de vrais morceaux de Plutarque, Platon, Xénophon et autres Phaidros à l’intérieur. Un matériau de première qualité, du même type de celui utilisé pour la construction du mur de l’Atlantique.

Je me suis arrêté page 31, heureusement. Et j’ai appris que l’asti était un vin mousseux italien. C’est le genre d’information qui peut toujours être utile pour les mots croisés.

La mort à Venise

Thomas Mann

Le Livre de Poche

237 p – 5,60 €