Bella ciao est une chanson iconique de l’Italie, joyeuse et entrainante, un cliché musical qui invite à la fête. Mais c’est avant tout, dans ses différentes versions, un chant de souffrances et de révoltes, celles des mondines, ces ouvrières misérables des rizières du nord de la péninsule, ou celles des résistants antifascistes. C’est aussi la bande son de la famille de Teo, elle-même un condensé de l’immigration transalpine en France. Le grand-père arrivé au début du XXème siècle, l’oncle mort au combat en Espagne au côté des forces antifranquistes, le père qui demande et obtient la nationalité française pour échapper à l’armée mussolinienne, le cousin rocker… Les souvenirs de Teo traversent les époques et les générations, au grès de ses humeurs, du pogrom anti Italien d’Aigues-Mortes en 1893 à aujourd’hui.
La saga racontée et dessinée par Baru est une chronique familiale et populaire pleine de tendresse qui transpire l’Italie. Les époques s’entrecroisent et les styles se mélangent, du trait sobre en noir et blanc pour le présent, de la couleur ou du gris pour le passé. Derrière les destins individuels se dessine aussi une histoire plus universelle, celle de toutes les migrations, de tous les étrangers. Pour finir, Baru nous offre sa recette personnelle des cappellettes, pâtes farcies à la viande et cuites dans un bouillon de poule. Alors pourquoi s’en priver ?
Bella ciao
Baru
Futuropolis
136 p – 20 €